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Souterrains, le monde creusé par l'homme. Jérôme et Laurent Triolet. Carrières souterraines, champignonnières, villes souterraines, souterrains-refuges, habitats troglodytiques, tunelles de guerre, souterrains cultuels, catacombes.

Les tunnels de guerre

Les tunnels de guerre les plus connus se trouvent dans le sud du Vietnam. Dans la région de Saigon, il existe un réseau impressionnant de tunnels principalement creusés durant la guerre du Vietnam. Autour de Cu Chi et dans le Triangle de Fer, il aurait ainsi existé jusqu’à 300 km de tunnels ayant abrité jusqu’à 16 000 personnes. Les galeries des tunnels de Cu Chi sont très basses (0,60 à 1,10 m de hauteur) et très étroites (0,50 à 0,70 m de large), et les portions de tunnels font plusieurs centaines de mètres de long. Les galeries changent souvent de direction et se ramifient en plusieurs branches étagées sur 2 ou 3 niveaux. Des trappes soigneusement camouflées dans le sol de la forêt obturaient les accès. Le réseau de tunnels rejoignait à l’extérieur des tranchées et des postes de tir. Les longues et étroites galeries donnaient également accès à des salles semi-enterrées dans lesquelles les Viêt-congs séjournaient. Elles servaient de cuisines, de dortoirs, de salles de réunion, d’infirmeries ou de salles d’opération. Au niveau le plus bas, les couloirs conduisaient à des salles totalement souterraines. Ces salles, plus petites et plus résistantes, étaient utilisées comme abris contre les bombardements ; les maquisards y entreposaient également nourriture, armes et munitions.
Au Sud-Liban, les galeries et les bunkers creusés par le Hezbollah semblent bien correspondre à une variante contemporaine des tunnels de guerre du Vietnam. En juillet 2006, l’armée israélienne entrait au Sud-Liban. Malgré la maîtrise du ciel et la supériorité technologique de Tsahal, bien abrités à l’intérieur des cavités et se déplaçant secrètement grâce aux tunnels, les combattants du Hezbollah infligèrent de lourdes pertes à leur ennemi avant qu’il se retire. Les forces israéliennes perdirent 120 soldats et environ 60 blindés.


Dans les tunnels de guerre, grâce aux galeries, aux salles semi-enterrées et aux salles souterraines, les combattants peuvent échapper à la surveillance aérienne et se protéger contre des bombardements répétés. Les longs couloirs des tunnels de guerre permettent aussi aux combattants d’échapper aux opérations de ratissage, mais aussi de se déplacer secrètement et de porter des contre-attaques là où on ne les attend pas. C’est d’ailleurs pour cette raison, que les tunnels sont reliés à des tranchées et à des postes de tir. C’est notamment par cette implication directe dans les combats que les tunnels de guerre se distinguent des souterrains-refuges.

 

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Galerie photo « Tunnels du Vietnam »

 


 

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